Un moment tranquille (RP libre)

[Benoit Lacombe]

Il était en fin d'après-midi. Morato Zeder était réveillé depuis un moment déjà et il venait d'aller voir Eris pour lui confirmer qu'il serait là sans faute au début de la soirée, devant la porte Nord. Il s'était ensuite dirigé vers l'auberge où il comptait manger avant l'heure de pointe. Il avait commandé à Alexander Narquin une assiette composée de viande et de pommes de terre. En attendant que son repas arrive, il ouvrit son livre de schémas, travaillant tranquillement sur ses idées du moment.

[Ceidia Narquin]

La jeune Saelig entra dans l'auberge et alla au comptoir pour voir son grand frère Alexander un moment. Elle lui transmit le message que Kareen lui avait demandé de donner à Alexander. Un fois la tâche accomplie, elle se mît a regarder autours d'elle.

Elle aperçue Morato assis a une table un peu plus loin et sourit. Remarquant qu'il semblait absorbé par quelque chose, elle avança vers lui tranquillement pour ne pas le faire sursauter.  

"Salut Morato" lui dit-elle en prenant un siège en face de lui. "Qu'est-ce que tu fais?"

[Benoit Lacombe]

Morato n'avait pas entendu les bruits de pas s'approcher de la table. Lorsqu'il entendu sa voix, il su tout de suite qui s'adressait à lui, et il releva la tête de son livre bleu pour lui adresser un sourire sincère.

- ''Salut, Ceidia. Tu es venue manger, toi aussi?''

L'artificier mit son livre de côté.

[Ceidia Narquin]

"Bien à la base je ne venais que livrer le message de Kareen à Alex, mais je dois t'avouer que je commence à avoir faim, donc je crois que je vais prendre quelque chose avant que je rejoigne les veilleurs pour les aider"

[Benoit Lacombe]

- ''Je viens de me commander à manger, alors on peut manger ensemble, si tu veux.''

Morato regarda vaguement en direction du comptoir, se demandant si sa nourriture arrivait. Maintenant qu'il mangerait probablement avec Ceidia, il préférerait qu'elle arrive en même temps que la sienne, mais il ne voulait pas compliquer la tâche d'Alexander, alors il ne dit rien, retournant simplement son attention vers Ceidia. Après tout, même s'il commençait à manger en même temps qu'elle, il savait que ça ne la dérangerait pas. Ils avaient passé depuis bien longtemps l'étape de leur relation où l'un et l'autre tentent de faire preuve de bienséance pour laisser une bonne impression... après tout, elle connaissait tout de lui et lui en connaissait aussi beaucoup sur elle. La bienséance, ils l'employaient simplement par respect pour l'autre, pas pour donner une bonne impression.

- ''Tu vas venir nous aider ce soir encore? C'est sûr que ce ne sera pas de trop, mais c'est gentil de ta part.''

[Ceidia Narquin]

"En effet, cela serait agréable"   Répondit-elle à son invitation.

"Mais bien sûre que je viens vous aider! Je suis assez souvent là que certain villageois commence à croire que je suis devenu veilleuse!" Ricana-telle.   "Mais blagues à part, ça me fait plaisir de vous aider, j'ai d'ailleurs fait quelque potions de guérison pour ce soir. Je ne suis pas encore capable de faire des poisons de lames mais Adélaïde devrait m'enseigner comment les faire bientôt."  

Elle regarda le livre qu'il avait de mit de côté.

"Tu travaillais sur quelque chose avant que j'arrive?"

[Benoit Lacombe]

L'Huldres était bien heureux de souper avec elle.

''Je comprends pourquoi ils commencent à penser cela. Tu es plus souvent à la portes que certains Veilleurs.''

Le ton de Morato ne comportait aucun ressentiment. Après tout, certains Veilleurs avaient d'autres responsabilités et lui-même était souvent pris dans un ou deux projets de l'Atelier, lorsque sa cousine était absente.

''C'est vrai que les poisons de lame seront pratiques. Moi-même, je ne sais pas comment les faire. Je te laisse volontiers le domaine des plantes.''

Il avait dit cela avec un sourire en coin. Elle savait très bien qu'il préférait les minerais, bien qu'il finissait toujours par les donner pour financer les recherches de géologues, mais ça ne lui dérangeait pas, si cela faisait avancer leurs recherches. Lorsqu'elle lui parla de ce qu'il faisait, il approcha un peu son livre, au cas où elle voulait jeter un coup d'oeil par curiosité.

''Derek Dufury m'a donné une bonne idée de projet qui serait utile pour le village, spécialement pour vous au laboratoire. Ce serait une sorte de boîte d'une température en permanence froide, ce qui permettrait peut-être de conserver plus longtemps certaines de vos concoctions, ou même du sang, que ce soit du sang humain ou du sang de créatures pour les recherches.''

[Ceidia Narquin]

"Woah! Ça l'air super intéressant comme idée! Tu crois qu'on pourrait même conserver de la nourriture?" Dit la Saelig visiblement captivée par l'idée.

Ceidia prit le livre de Morato et chercha la dernière page sur laquelle il avait travaillé. Même si elle n'y comprenait rien à ces schémas et notes de toutes sortes, elle aimait bien les observer.

"Je suis que cela serait fort utile" Commenta-t-elle sans lever son nez du livre.

[Benoit Lacombe]

Morato Zeder ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle montra son intérêt pour la passion de l'artificier, bien qu'elle était trop occupée à regarder le livre pour le remarquer. Ça lui fit l'effet d'une bouffée d'air frais. Il était lui-même bien heureux de pouvoir parler de sa passion avec elle, mais tenta de ne pas trop s'emporter dans des informations qu'elle ne comprendrait peut-être pas, pour ne pas trop la mêler.

- ''Tu as raison, ça pourrait aussi servir à conserver de la nourriture... mais il me manque quelques informations, encore. Le liquide refroidissant étant le même que celui de la génératrice, tu vas comprendre qu'il faut que je m'assure que le récipient soit à 100% sécuritaire. Je vais devoir faire beaucoup de tests.''

Morato regarda autour d'eux, puis baissa la voix, pour être certain que personne d'autre n'entende.

- ''Je vais aussi devoir poser des questions par rapport au fonctionnement de la génératrice au spectre de mon grand-père, avec l'aide de Viktor.''

[Ceidia Narquin]

La jeune Saelig leva les yeux quand elle entendit le mot spectre, un regard sérieux. Elle se rapprocha de Morato pour chuchoter aussi.

"T'es fou ou quoi? Jouer avec les spectres c'est pas une bonne idée. Bon je veux bien croire que c'est celui de ton grand-père, mais tout de même!"

Elle n'appréciait guère les spectres, spécialement depuis l'apparition du spectre de l'orgueil il y a de cela deux lunes et demie. Il avait gravement blessé Morato, voir même presque tué cette nuit là. Heureusement qu'elle était arrivée à temps et avait pu le guérir d'urgence pour le sortir de  cette mauvaise posture.

Cependant elle s'avait très bien qu'elle devait plus la survie de Morato   à Androméda. C'était elle qui avait occupé  le spectre ailleurs, laissant le temps à Ceidia de guérir son meilleur ami. Étant carnomancienne, elle ne pouvais rien faire contre eux.

En plus, elle avait vu comment le spectre du doute avait eu effet sur Eris Ofranos, celle que Ceidia considérait comme une des plus forte veilleuse. Non décidément elle détestait les spectres. Ça et les zombies.

Ceidia regarda Morato et resta silencieuse un moment. Même si elle avait tendance à vouloir le protéger, même si c'était plutôt lui qui la protégeait plus souvent à la porte alors qu'elle prodiguait des soins, elle s'avait très bien qu'elle ne pouvait pas l'empêcher de faire ce qu'il voulait. Personnellement elle aurait demandé à Androméda pour tout ce qui touche au spectre mais cette dernière était en prison.

"Mais bon, je suppose que si Virama est avec toi ça va être un moins dangereux" Dit-elle en s'appuyant à nouveau sur le dossier de sa chaise."Mais tu as intérêt être prudent Morato!"

[Benoit Lacombe]

Morato figea, un instant. Il la regardait dans les yeux, mais lorsqu'elle lui répondit, il les baissa. En le traitant de fou, comme ça, il avait presque l'impression d'être l'un de ceux que l'on blâmait de faire de l'occultisme... et cette simple pensée le troubla un moment. Il était fier d'une de ses idées et heureux de pouvoir faire quelque chose qui allait servir à elle, au laboratoire et à tout le village, mais vite, sa joie se transforma en tristesse qui paru probablement en partie dans son visage...

... mais ça ne dura pas longtemps, simplement le temps de la surprise de ses paroles, car c'était tout de même avec son amie de longue date qu'il parlait. S'il s'était agi d'une autre personne que Ceidia, il se serait probablement répandu en excuses pour avoir donné une si piètre idée. Puis, il serait probablement parti de l'auberge pour ne revenir que le lendemain.

Toutefois, il s'agissait de Ceidia, une personne qui lui avait toujours voulu du bien, une personne avec qui il avait partagé plusieurs moments de sa vie par sa présence, son écoute et son sourire, les bons comme les mauvais. Parce qu'il tenait à elle, il ne voulait pas que ses propres peurs déteignent sur elle. Il se rendait bien compte maintenant à quel point les premières années qu'elle avait passée auprès de lui avaient dû être lourdes pour elle. Il voulait se racheter, maintenant. Faire les efforts nécessaires pour contrôler ses insécurités, aussi difficile cela pouvait être. Elle lui avait tant donné, il lui devait bien cela.

Bien que les termes qu'elle avait utilisée l'avaient déboussolé pendant un moment, il savait qu'elle disait ça parce qu'elle avait peur pour lui. Il se rappela la discussion qu'ils avaient eu après la prise d'otages, où elle avait avoué avoir peur quand il partait en expédition et qu'elle ne pouvait être là pour le soigner.

- ''Je... Une invocation d'un spectre mineur à l'intérieur d'un cercle de protection ne devrait pas tourner mal et Viktor est un spécialiste. Je ne vais que parler. Si ça te rassure, tu peux être près lorsque nous allons le faire, sans nécessairement être dans la pièce, si tu ne veux pas y être.''

Il avait relevé les yeux vers elle en disant la dernière phrase. Chose certaine, si elle y était, il prendrait toutes les précautions pour que ça ne vire pas au vinaigre, deux fois plutôt qu'une.

Cette idée, il la voyait comme plus importante que sa propre vie, qui n'avait selon lui de sens que pour la personne avec qui il avait cette conversation en ce moment. C'était une façon d'aider considérablement plusieurs aspects du village, et même plus. Il voulait qu'elle comprenne.

- ''Ce serait pour le mieux, autant pour vous au laboratoire que les aubergistes à la cuisine. C'est aussi très important pour la famille Zeder. Il y a des informations regardant la génératrice qui doivent venir du créateur de celle-ci, pour s'assurer que les générations futures...''

... Quelles générations futures?

''... enfin, que les personnes travaillant sur la génératrice dans le futur puissent ne manquer de rien.''

[Trixi Mathis]

Bien sûr Morato avait commandé à Alexander, mais tout le monde qui se tenait fréquemment à l'auberge savait très bien que la jeune Saelig se faisait toujours un plaisir d'aller servir ses clients aux tables. Même ceux, comme Morato, qui semblait avoir plus de problème avec sa présence.

C'est donc pour cette raison que Trixi arriva aux côtés des deux jeune gens avec deux assiettes, une qu'elle déposa devant Morato et l'autre devant Ceidia.

- Si je peux me permettre, dit-elle d'un ton léger. Je n'ai pu m'empêcher d'entendre votre discussion et, loin de moi l'idée de douter des compétences de Viktor, mais ne serait-il pas plus approprié de tenter une autre méthode moins risquer avant.

Elle marqua une pause le temps de faire passer l'information, puis s'avança un peu plus sur le sujet.

- Comme par exemple la chronomancie.

[Ceidia Narquin]

Ceidia eut un léger sursaut quand Trixi arriva avec leur nourriture, ne l'ayant pas vu arriver derrière elle.

"Excusez moi Trixi mais je ne m'y connais pas trop en chronomancie" Dit-elle en prenant sa fourchette pour piquer un morceaux de viande. "En quoi elle pourrait nous être pratique avec un spectre, je croyais que c'était la magie du temps?"

Il était vrai que sa grande sœur Kareen étant chronomancienne, aurait pu lui expliquer la chronomancie depuis fort longtemps, mais tout ce qu'elle reçu fut un " La chronomancie n'est pas fait pour toi" ou "La chronomancie est trop dangereuse pour toi!" Réponse typique de la grande sœur qui prends encore sa petite pour une gamine. Tiens maintenant qu'elle y pensait, cela lui rappelait deux autres sœurs qu'elle connaissait.

[Benoit Lacombe]

L'attitude totalement à l'aise qu'avait Morato lors de sa discussion avec Ceidia se changea vite en une attitude réservée et mal à l'aise lorsque la Mathis vint porter les assiettes. L'Huldres s'attendait à ce qu'elle retourne derrière son comptoir, mais à son grand désarroi, elle semblait vouloir faire la conversation.

Le Zeder figea lorsqu'il se rendit compte qu'elle avait entendu leur conversation. Il ne se sentit pas bien, angoissant intérieurement sur ce que l'aubergiste allait penser de lui, bien que très peu de cela paraissait extérieurement. Morato savait que les chronomanciens faisaient des rêves, mais il croyait qu'ils ne pouvaient pas les choisir. Il se trompait certainement, se disait-il, c'était loin d'être son domaine et elle était forcément plus compétente dans ce domaine.

Puis, il avait aussi peur du fait qu'elle était maintenant au courant. Il avait bien fait de n'en dire qu'une partie. Non seulement il s'agissait d'occultisme, il n'était pas convaincu qu'il avait le droit de participer, même si Viktor avait son permis. Qui plus est, il n'était pas convaincu que Viktor était du genre à déclarer toutes ses invocations, et il ne voulait pas le mettre dans le trouble simplement car il n'avait pas été assez subtile. Il n'aurait pas le choix d'espérer que Trixi oublie cette conversation, car si Ulrike venait à apprendre cette histoire, sa carrière était peut-être même en jeu.

Ceidia semblait vouloir s'informer au sujet de la Chronomancie, ce qui déconcerta un peu Morato, puisque ça voulait dire que Trixi allait rester plus longtemps à côté d'eux. Ce n'était pas qu'il n'avait pas envie de parler à Trixi, non, loin de là. Il rêverait de pouvoir lui parler, mais, malheureusement, il ne s'en sentait pas capable. Surtout dans une situation comme celle-ci où il se trouvait pris au dépourvu. À retardement, il la remercia au moins pour le service sans la regarder.

- ''M-Merci...''

Préférant les laisser parler et se disant qu'il serait probablement de trop dans la discussion, les yeux de Morato se portèrent sur son assiette alors qu'il commença à manger. Son attention était évidemment porter sur la suite de la discussion, mais son regard ne quitta que très peu son assiette, mis à part quelques regards normaux ici et là vers Ceidia.

[Trixi Mathis]

Trixi sourit et s'installa à la table avec eux, le temps de parler un peu avec Ceidia. Elle adressa un charmant sourire à Morato lorsqu'il la remercia, un jour peut-être comprendra-t-il qu'il n'avait pas à avoir peur d'elle.

- Je suis surprise que vous me demandiez ça, puisque votre soeur et votre frère me semble être chronomanciens.

Malgré tout Trixi garda son sourire et continua.

- La chronomancie n'est pas seulement la magie du temps, c'est également la magie des possibles. Elle permet à ceux qui la pratique de naviguer à travers un large éventail de possibilités et nous permet également de voir celle qui nous permettrait le plus d'éclairer nos lanternes.

Chaque nuit mon être spirituel peut voyager à travers cette toile de possibilité et trouver celle qui pourrait répondre à mes questions ou celle de n'importe quel habitant du village. C'est également ce qui permet au chronomancien très habile d'avoir des visions de l'avenir.

L'aubergiste marqua une pause, puis rit légèrement.

- Mais je m'éloigne du sujet! Ce que j'essayais de faire comprendre à Morato, ici, c'est que s'il vient me voir, ou n'importe quel autre chronomancien, avec une question assez précise sur ce qu'il veut savoir, je pourrais sans doute lui fournir une réponse. Quant à comment c'est possible, je crois que je vous ai un peu exposé le principe, mais la chronomancie demeure toujours aussi incertaine que notre avenir à tous.

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