Visite en prison

[Douglas Ravenhill]

Dampé visita la manifique (très crasse et puante) prison du village, un gâteaux au citron et une petite poche de nouriture sous le bras. Les gardien sont présent et surveillent les divers prisonniers qui garnisse les cellules. Quand le crémateur passa devant eux, les gardiens le saluait sans plus, ne le considérant pas comme une menace pour leur travail. Il le regardèrent quand il passa devant la cellule de Michel Smith, enmerdeur du village, plutôt calme, couvert de bleu et portant une marque de mains sur le bras la où son âme brûla sous son touché. Il ne brocha même pas quand il passa et Dampé non plus.

Dampé se rendit à la cellule de Androméda, la saelig de 16 ans croupissait parmis les rats depuis trois jours. Dampé se rendit jusqu'à la porte de la cellule, il regarda un moment la prisonnière qui fessait mine de l'ignoré.

- Hé bien, je m'attend à me retrouvé dans cette cellule bien avant vous, mademoiselle Khaldun, avec vous me disant "Je vous l'avait dit..." Et je vous vois ici dans votre nouvelle demeure jusqu'à la sentence du magistrat... Presque ironique n'est-il pas?

Dampé tira un banc où il se déposa. Il prit une grande bouché de son gâteau au citron et le tendit à Androméda.

- J'assumerai que la nourriture n'est pas fameuse, tenez, je vous en offre...

[Sissi]

Androméda méditait sur son bassin de la vie. Le dos bien droit, elle était assise par terre, les jambes croisées ses mains drôlement placées devant elle. Il pouvait se passer des heures ou quelques secondes entre chacune des rencontres qu'elle faisait. L'adolescente avait opté pour la simplicité. Dans cette cage, elle retirait ses ceintures, elle retirait son corset, elle ne portait plus ses bottes. Dans le noir, elle avait rangé comme elle le pouvait ses choses le long du mur à côté d'elle. Seul un livre, les fleurs du mal, sa dernière possession restait par dessus tout son matériel, protéger par un ruban rouge.

Les visites étaient régulières et toujours aussi déstabilisantes pour la jeune. Eris, Viktor, Elijah, Smith... Kader... Elle les avait traversé comme elle le pouvait. La Khaldun n'était plus droite, forte, fière. Elle était simple une prisonnière, modèle dans ce qu'on lui demandait. Eris serait devenue folle de joie si l'institutrice avait suivi les ordres aussi bien avec les veilleurs.

Quand elle entendit Macabé lui parler, elle ouvrit les yeux. Sa méditation interrompue, Androméda abandonna sa position excentrique, restant au sol. L'ironie de Dampé ne semblait pas aider l'humeur de la jeune. La proposition de son tortionnaire aurait fait saliver bien d'autre, mais pas elle.

- En offrirez-vous à tous les autres prisonniers? Allez-vous remplacer le pain sec et l'eau de tous les autres aussi? Ou est-ce simplement pour moi? Qu'est-ce que j'ai fait de plus pour être mieux nourrie ou traitée que n'importe quel autre meurtrier? Qu'est-ce que vous me devez tant pour offrir ainsi des cadeaux à quelqu'un qui ne sait même pas si elle aura le droit de vivre demain?

Son orgueil n'était pas complètement parti, malgré tous les efforts qu'elle avait pu faire. Les questions étaient légitimes et l'offre aurait été fait par un Khaldun qu'elle n'aurait pas plus acceptée. Elle tenait son regard vers le mur en face d'elle sans voir Macabé directement.

[Douglas Ravenhill]

Dampé sourit devant la réponse d'une arrogance démesuré pour quelqu'un dans sa position. Dampé prit son cadeaux refusé et l'enfonça dans sa bouche, le mangeant goulûment devant la prisonnière. Une fois sa grande bouché qu'un simple souvenir, il reprit la parole.

- Il n'est pas dans mes plans de fournir d'autre nourriture... À toi comme à n'importe quel prisonnier... Tant pis pour vous Androméda...

Dampé se passa la mains sur sa moustache et sortie un saucisson de son sac et son canif. Il se fit une grosse tranche qui se mit dans la bouche.

- Au fait, je suis ici pour cherché des réponse... Pourquoi? Pourquoi Frank Smith et Aube Kirsanov? Pourquoi les avoir envoyé dans la mort?

Il découpa un autre morceau de saucisson qui garda sur son canif. Il le laissa en suspense, en attendant une réponse.

[Sissi]

Androméda referma les yeux sur son environnement. Elle recula jusqu'à avoir le dos contre le mur dont les toiles d'araignée abondaient un peu partout. Sans le vouloir, elle eut une lente et profonde respiration, sentant bien que son ventre n'était pas en parfait harmonie avec son orgueil. Gardant les yeux clos, elle ne répondit pas immédiatement à Dampé, préférant se laisser un certain temps.

- Parce que je n'ai jamais eu assez de force... Et ce courage m'a toujours manqué... Parce que je ne suis pas qui j'étais supposée être...

De ses répliques dont la vérité ne pouvait être remis en doute, le mystère restait complètement flou. Aucune vraie raison, aucun raisonnement logique, rien de tangible, sinon une faiblesse désormais apparente.

[Douglas Ravenhill]

Dampé mangea son morceau de saucisson d'un coup sec, se leva de son banc et planta le canif dans son banc de bois, son visage exprimait que de la colère face à cette réponse énigmatique. Sa voix prit un ton violent.

- Jamais eu assez de force hein? Jamais été courageuse? Vous n'êtes pas se que vous croyez être? Face à qui avez vous été faible et lâche? Il y a d'autre personnes impliqué? Des noms! Des noms!

Surpris par la violence de sa dernière réplique, Dampé recula. Est-ce qu'il c'était trompé? Androméda avait-elle sérieusement eu un rôle à jouer excepté celui du pion sacrifié... Était-il si hors de danger qu'il le croyait? Sa fiancé? Sa famille? Sa mains se mit à tremblé et son cou se contracta.

Non... Pas encore...  

Il prit sa dose de calmant d'une traite, très rapidement, ses mauvaise pensé empoisonnant son esprit laissèrent place au vide. Son corps se relâcha tranquillement. Il se remit à regardé la prisonnière, d'une voix bien plus calme, il continua.

- Vous n'avez été qu'une pièce sacrifié pas vrai?

[Sissi]

Sous les cris, Androméda ne fit rien. Il n'y avait pas de réplique à la violence. La prisonnière baissa la tête consciente des tourments du tortionnaire. Elle laissa les calmant agir avant de considérer pouvoir répondre à de tel accusation.

Elle se releva doucement, s'approchant de ses barreaux pour parler plus directement. Elle s'exposait, mais elle s'en fichait. Avec seulement de la tristesse, elle finit par répliquer tranquillement, sans regarder Macabé.

- Qu'on soit pion, ou même chevalier ou fou... Cela ne change pas grand chose. Il faut simplement reconnaître sa place et s'arranger pour la garder.

[Douglas Ravenhill]

Dampé resta calme malgré la réponse tout aussi mystérieuse que la précédente. Toutes idées violentes l'avait quitté, tel une volée d'oiseaux qu'on a dérangé. Il s'approcha des barreaux pour mieux voir cette créature d'orgueil blessé, cela lui donna presque envie d'avoir de la pitié pour cette meurtrière.

- Si jeune... Pourquoi s'envoyé à l'abattoir pour des gens qui ne verserons même des larmes de crocodiles pour vous... Vous êtes vouez à devenir de la cendre et des ossements beaucoup trop rapidement. J'ai presque de la pitié pour vous... Peut-être le même genre que vous avez témoignée pour Aube Kirsanov...

Son esprit restait calme, mais il n'avait pas oublié les actes de la harpie qui avait devant elle.

[Sissi]

L'esprit d'Aube n'avait pas encore laissé Androméda en paix. Sans réagir avec excès, la prisonnière eut un moment de silence. Son non-verbale devint moins confiant, mais elle resta debout face aux accusations. Combien d'autres allaient venir ici juste pour cette pauvre Kirsanov? La discussion au ralenti gardait le calme comme premier objectif.

- Si vraiment rien n'est fait... Si vraiment je meurs sans causer aucun regret à personne... Alors j'aurai fait le bon choix, le seul choix.

C'est seulement si des gens se lèvent, si quelqu'un quelque part refuse que j'aurai fort à faire pour eux et pour me racheter. Je me croyais seule et je crains que ce fut l'une de mes plus grandes erreurs...

[Douglas Ravenhill]

Pourquoi la saelig parlait-elle en énigme? De quelle choix parlait-elle? Heureusement pour Androméda que les calmant furent là car il l'aurait étranglé de ses propre mains, au moins, justice aura été fait.

Mais par contre, sa dernière réplique le fit sourire, est-ce une supplication pour le sauvé, son orgueil est décédé dans cette cellule. Il allait faire un petit certificat juste pour cela...

- Est-ce que vous me demandé de vous sortir de votre petit royaume Androméda? Car vous racheté, vous pouvez le faire...

Il proposait presque un pacte avec le diable, un pacte avec Dampé...

[Sissi]

Androméda abandonna la proximité pour retourner s'asseoir là où elle avait si longtemps médité avant. La question en elle-même n'avait pas eu l'air de l'ébranler. La prisonnière croisa de nouveau ses jambes et plaça ses mains contre son torse, revenant exactement à ce qu'elle avait l'air à l'arriver de Macabé. Elle eut l'air de réfléchir ou de l'ignorer pendant un petit moment jusqu'à ce qu'elle reparle.

- Je ne veux plus marchander dangereusement. Si je dois mourir, alors je deviendrai spectatrice de ce qui arrivera. Et si une autre fin existe, elle n'est déjà plus entre mes mains...

Merci bien pour la visite, j'espère que vous me trouverez un endroit tranquille dans votre cimetière, le plus loin possible des autres Khaldun. J'espère sincèrement que la mort n'est pas comme on me l'a décrite, ce serait un tel ennui.

Elle ne pouvait le faire sortir, mais, de ses yeux clos et de sa méditation difficile à atteindre, elle espérait secrètement que sa façade serait assez solide pour tenir jusqu'au départ de Macabé. En avait-il appris beaucoup sur elle, possiblement mais il n'y avait aucune certitude. Avait-il compris quelque chose? La probabilité n'était pas bien forte. Si Dampé aurait voulu faire justice, il en était bien loin avec ce rendez-vous. Qu'adviendrait-il après? Est-ce que quelqu'un avait vraiment entre ses mains la vie d'une jeune fille? Ou était-elle simplement trop folle pour comprendre ce qui allait lui arriver?

[Douglas Ravenhill]

- Pour votre cas, j'ai un endroit parfait... 5eme niveau de l'Ossuaire avec les conspirateurs et meurtrier... Croit moi, je vais te mettre juste à côté de Zakarya Khaldun, il t'attend, en plus vous aurez plein de point en commun, comme une tête en moins. Ceci est le sort qui t'attend... Sauf...

Il prit une pause pour agrandir le sourire que portait son visage. Il ne voulait qu'une chose, la brisé et avoir la vrai justice.

- Si tu m'offre les nom des conspirateurs qui on orchestré la mort de Frank Smith et Aube Kirsanov. Je sais pertinemment que tu n'étais pas seul... Donne moi les noms... Et peut-être que le magistrat te verra pas comme la seul ou du moins la pire de l'histoire... Et votre tête restera sur vos frêles épaules...

Allait-elle accepté, surtout si des membres au placé de la communauté saelig sont impliqué? Dampé offrit ce marché comme une orange juteuse, mais il se gardait un couteau dans son dos au cas où elle voudrait faire la maligne.

[Sissi]

Androméda tenta d'ignorer les ignobles paroles de Macabé. Sa position était moins statique, un frisson passa d'un bout à l'autre d'elle, incapable de ne pas penser à la de Zakarya Khaldun. Elle ne répondit pas. C'était une provocation vulgaire et elle lui avait laissé la porte ouverte. Des noms, des noms, il y en avait tant et pourtant elle serait la seule au bout de la corde.

Elle aurait pu, au moins pour Aube, elle aurait pu accuser toute la famille Kirsanov d'avoir oublié un enfant meurtri. Elle aurait pu accuser Aubert et Smith et la vigie de ne pas avoir prévenu le mal qu'elle avait décelé. Elle aurait pu accuser tout le village de l'avoir laisser prendre la corde et mettre fin à ce qui existait. Mais elle ne fit rien. Rien sinon garder ses yeux fermés et faire face à la douce vengeance de Macabé. Il avait réussi à mettre la prisonnière à terre, tout comme Smith avant lui. C'était une routine maintenant, de se laisser marcher sur les pieds, de se faire traiter de tous les noms. Pour apprendre l'humilité, il aura fallu qu'elle détruise une partie d'elle-même.

La Khaldun ne réagit pas. Pas une larme, pas un mot. Elle se contenta du silence, un silence lourd.

[Douglas Ravenhill]

Dampé regardit la Khaldun qui restait silencieuse comme une urne funèbre, mais il nota son frison, elle s'écroulait tel un château de carte. Dampé interprêta le silence de la seul manière posible, d'autre était effectivement derrière tout cela. Mais le crémateur était pronfondément déçu d'Androméda, déçu quelle reste derrière son silence et joue les martyrs pour une cause aussi déshonorante. Il repris son monologue, sa voix à demi-teinté de déception.

- Vous m'avez déçu Androméda... Par votre silence, vous dites exactement le contraire de se que vous m'avez dit, "J'avais tout fait pour empêché cela..." Maintenant que votre seul rédemption est que la justice frappe ceux qui on comploté sa mort, vous restez là, placide comme une marre d'eaux stagnante, offrant aucun nom.  

Dampé reprit son canif qui remit dans sa poche et sortie une pêche bien mûre de son petit sac de nourriture. Son ton de voix passa de la déception à la détermination.

- Je trouverais moi même les noms. Pendant que vous méditerai sur vos actions, j'espère que vous reconsidérerait mon offre quand les remords vous pousserons dans les bras de la folie. Pleuré Androméda, pleuré pour chaque larmes que Kirsanov versa pour son fiancé.    

Il croqua dans la pêche qui se mit à dégouliné, exposant sa chair jaune et tendre. Après, il le lança à côté d'Androméda, le fruit se salît au contacte du sol.

[Sissi]

Les déceptions de Dampé n'avait pas l'impact qu'il aurait souhaité.  Même face à sa propre citation, Androméda resserra les dents sans jamais rien dire de plus.  Elle prit de profondes inspirations, expirant lentement.  Le calme l'entourait malgré les menaces, malgré les accusations.  Quand est-ce que tout cela allait finir?

La détermination et la colère laissèrent un goût amer à la jeune Sealig.  Elle ouvrit les yeux pour voir ce que lui avait lancé Macabé.  Un fruit, innocent et mur, qui n'avait aucun lien avec ce qu'elle vivait.  Pleurerait-elle un jour?  Androméda ramena ses genoux contre son torse, les entourant de ses bras.  Sans l'ombre d'une larme, sans la moindre trace de colère, elle fixa son regard perdu dans le vague sur Dampé.  

Elle ne lui répondit pas, elle se contenta de le fixer au travers des barreaux, comme s'il n'était pas d'ici, comme s'il ne pouvait pas comprendre.  Repliée à son dernier retranchement, elle souhaitait simplement que tout cela arrête.  Que la fin vienne plus vite.  

[Douglas Ravenhill]

Dampé en avait assez vu et entendu, Androméda ne coopérait pas et elle n'était désormais qu'une loque de la saelig qu'il avait interrogé il y a un mois. Une pauvre créature brisé... Continué à la torturé psychologiquement n'allait lui apporté ni réponse, ni satisfaction. Sa satisfaction, il l'avait eu en la voyant se faire escorté samedi soir en prison.

- Je reviendrais Androméda, se jour venu, j'espère que vous aurez largement médité sur vos actions et pour cela, les conspirateurs tomberons. Pour l'instant, mes salutation... Future cliente...

Dampé se mit à ricané, ricané comme il ne l'avait jamais fait, il s'éloigna de la cellule, son rire le suivant. Il avait une fois de plus gagnez, elle était brisé et elle avait avouez que d'autre personnes était derrière tout cela, maintenant, il ne manquait plus que les noms.

Les squelettes dans les placards de la communauté on intérêt à être bien cacher.

[Sissi]

Androméda laissa le silence reprendre ses droits sur sa prison.

La solitude était mieux que la méchanceté et la malveillance. Malheureusement pour la Sealig, elle n'avait aucun pouvoir sur qui viendrait à elle et encore moins sur ce que ces gens lui voudraient. Elle était prête à encaisser encore beaucoup de ses conversations qui ne figureraient jamais dans les meilleurs moments de sa vie. Étrangement, elle avait espoir que d'autres personnes viendraient, que les autres qu'elle attendait ne s'effacent pas.

La Khaldun resta de marbre, sans une larme, sans réaction, l'ombre de ce qu'elle avait été jadis. Chaque journée, chaque nuit seraient plus pénibles que celles d'avant. Chaque instant ferait mourir l'espoir au travers de la solitude. Qu'arriverait-il après? Est-ce que quelqu'un décidera de son sort un jour?

[Anthony Larose]

De ces cellules jaillissaient rarement de lumière. C'était un endroit lugubre où personne ne voulait réellement s'approcher, à moins d'avoir une bonne raison. Cette raison en question était plutôt flou pour Éridan Smith. Était-ce pour son cousin peu familier avec la devise des Smith? Certainement pas. Éridan ne lui jeta pas même un regard alors qu'il s'aventurait outre son petit local à verrous. Peut-être pour François Smith alors? Défunt mais fiers membre de la famille. Non plus, les morts, sauf quelques exceptions, n'intéressaient pas le médecin de combat.

Voilà la raison : une Khaldun. Il arriva à la hauteur de sa cellule. Puis la fixa avec curiosité. L'analyse de la jeune femme ne fut pas très longue, mais le moment avant de choisir la bonne phrase, le fut.

- Vous savez, j'ai d'abord entendu l'instable Maccabé rire aux éclats en quittant l'endroit. Puis, je me suis demandé s'il n'avait pas fait l'irréparable. Mais... non, ce n'est pas ce qui est arrivé.

Un autre moment de réflexion pour Éridan lui permis de rattaché son porte crayon en cuire, fixé à son bras droit. Sur le même sujet, le veilleur lança :

- Savez-vous pourquoi je suis ici, Androméda?

[Sissi]

Il put la voir dans la même position que Macabé l'avait laissé.  Repliée sur elle-même, elle avait fini par déposer sa tête lourde et douloureuse sur ses genoux fermant les yeux sans dormir.  La sealig était ailleurs, dans un endroit sans barreaux, sans contrainte.  Elle su par le bruit que quelqu'un s'était arrêté de nouveau devant sa chambre aux accents macabres.  

«Et si c'était lui», disait une petite voix dans sa tête.  Mais elle savait qu'il n'aurait pas gardé le silence face à la situation.  Existait-il une variante de l'univers où il viendrait vraiment ici lui parler franchement?  Sa réflexion fut interrompue par une voix qui ne lui était pas tant familier.  Lors de son introduction, Éridan put voir les yeux d'Androméda s'ouvrir et le fixer.  

Pas le moins du monde ébranlé par Macabé, elle redressa la tête prenant pour une tentative de confrontation l'invitation que lui lançait le Smith.  Elle lui décocha sa réplique sans crier, préférant garder son calme, chose pas toujours évidente pour elle, surtout ici.

- Vous vouliez finir le travail ou du moins vous assurer que tout avait été fait assez proprement pour qu'un procès ne soit pas nécessaire face à la vengeance de votre propre famille?  

La Khaldun continua à parler sans le regarder, fixant les murs devant elle.  Amorphe, elle continua sans combattre les idées ténébreuses et scrupuleuses qui inondaient l'explication de la présence de ce membre de la famille Smith devant la prison d'une Khaldun.  

- J'imagine qu'en tant que Veilleur vous n'avez aucune confiance en la justice et qu'il est impensable pour votre famille de laisser aller une affaire qui tarde depuis trop longtemps déjà.  J'imagine aussi que vous pourriez utiliser la visite bien mal terminée de Macabé comme explication aux différentes blessures qui pourraient m'arriver et ce bien malgré qu'aucun autre membre de votre famille ne le sache encore.  Il a un passé connu dans la matière et sa folie fera en sorte qui s'évitera la prison.  En tant que médecin, vous pourrez vous assurer avec diligence qu'aucun soin ne sera suffisant pour que je me remette de toute cette aventure.  Ainsi, l'histoire aura une très belle fin pour les Smith et tout le monde vous verra comme un héros ou un sauveur face à la méchanceté et la cruauté des Sealig de sang pure.  Après tout, nous sommes prêts à tout, si c'est pour garder notre pureté, même à tuer un simple Smith.  Comme nous sommes complètement immoraux.  C'est ça?  

Elle avait parlé d'un ton neutre, même si toute cette idée se tenait très bien et invoquait sa propre mort en premier plan.  Toute famille devait laver son honneur, sinon ils perdraient leur nom.  C'est le sang qui appelle le sang.  Elle soupira, laissant enfin la parole au veilleur toujours dehors.  

[Anthony Larose]

Éridan n'en croyait pas ses yeux. Au fur-et-à-mesure que les flots de mots que lançait la captive l'atteignait, il secouait la tête farouchement.

- Non, mais non, bon sang non! Ce n'est ni le style de ma famille, ni le miens au nom des Trois Pures!

Le médecin agrippa un crayon de son bras, pris un petit livret rouge écrit en gros "Éridan Smith" sur la couverture puis rayon frénétiquement une phrase, peut-être deux. Il rangea le tout et se retourna une fois de plus vers Androméda.

- Ce ne sont pas toutes les familles qui ne pensent qu'à la vengeance et à l'ascension sociale, vous savez. Pour ma part, je sais que la justice n'est que trop vague dans un village comme le nôtre. Du moins, pour l'instant.

Le veilleur fixa pensivement dans le fond de la cellule. Mais qu'est-ce qu'il faisait là, à cet instant précis? Quelle naïveté il avait en tout temps, s'il ne faisait pas attention, il va s'empiéter dans des problèmes qu'il ne voudrait vraiment pas.

- Vous n'êtes pas immorale. Nos parents et nos grands-parents le sont. Le conseil de Roenberg semble l'être. Mais les enfants de la troisième génération, il n'y a aucune raison pour laquelle nous le serions.

Non en fait, je suis ici présent pour que vous vous relevez. Je veux dire, Lors de notre dernière sortie commune, vous auriez très bien pu décider de fuir dans la nature, mais ce n'est pas ce qui est arrivé... Faire des aveux, cela est hors norme pour une membre de votre communauté. J'ai personnellement vu assez de suicide ces derniers temps, ma fonction est de sauver des vies, peu importe comment je m'y prend.

De plus, le soir du meurtre... je me souviens très bien comment a fini la soirée. Entre Smith, on se salut toujours une dernière fois, avant de quitter un lieu tendu.

Éridan Smith flattait doucement la tête rude et chaude de Magmaton attaché à sa ceinture.

[Sissi]

Androméda ne sembla pas réagir. Ou en tout cas, pas sur le coup. Elle avait été trompé combien de fois par ce genre de parole? La Khaldun soupira, il ne lui en fallait pas plus pour décrocher de la conversation qui avait l'air pourtant si importante pour le Smith. Si les rôles avaient été inversés, quel aurait été le discours de ce pauvre veilleur. Deux options, il était simplet, ou il était aussi pire que les autres. Elle n'avait pas vraiment envie de lui répondre qu'importe l'avenue, mais comme elle ne pouvait fuir sa présence, elle se contenta de la strict vérité.

- Je ne suis pas ouverte à faire aucun accord. Alors, je suis complètement désintéressée par vos méthodes et ce que vous avez à offrir. Vous pouvez garder vos beaux discours, si vous n'êtes pas ici pour mettre un terme à tout cela, je ne vous retiendrai pas plus longtemps. Désolé du déplacement...

Elle n'avait pas été vulgaire, ni complètement amer. C'était surtout le froid, le froid pur et dur de quelqu'un de condamner. Rien d'étonnant pour sa position, rien de nouveau dans son état. Androméda n'avait même pas bougé d'un centimètre, impassible.

[Anthony Larose]

Éridan était beaucoup plus habitué par l'esprit de groupe, la bonne humeur et la bonne entente dans le village que les conflit inter-famille et inter-institution. Si on ne voulait pas l'entendre, ni encore moins l'écouter, se dernier ne voyait pas d'autres solutions que d'attendre son heure.

- Bon... J'aurais souhaité pouvoir discuter un peu, mais je dois être arrivé à un mauvais moment. Vous avez sûrement mieux à faire que de parler avec un bon samaritain. J'imagine que je dois m'appeler Popov pour avoir se statue...

Éridan lâcha son magmaton pour reprendre dans ses mains sa hallebarde de combat qu'il avait déposé non loin. Ces collègues avaient peut-être besoin de lui, qui sais. Le médecin commença à se diriger vers la sortie.

[Sissi]

Androméda ne sembla pas vraiment prendre garde au commentaire du jeune Éridan. Toujours statique, elle le laissa sans en être heureuse, ni malheureuse prendre ses choses. Refermant les yeux, une autre pensée lui revint. Si elle ne voulait rien savoir de ce qu'il pouvait lui offrir, elle avait une question qui la hantait d'une toute autre nature. Avant que le veilleur ne se dirige vers la sortie, elle l'interpella de nouveau pendant qu'il prenait son arme le long du mur.

- Et c'était comment, là-bas... Je veux dire. Vous êtes vraiment aller là-bas avec Morato et Virama? C'était comment? Pas physiquement, mais c'était... Dangereux? Ou juste étrange? Vivant, peut-être?

La khaldun avait les yeux fermés, comme si elle était de nouveau ailleurs. Son discours moins cohérent semblait pourtant éveiller quelque chose de nouveau chez la sealig. Allait-il même savoir de quoi elle parlait? Certainement et si quelqu'un devait s'en rendre compte, ils pourraient tous les deux y perdre beaucoup. Pourtant, elle avait besoin de savoir et de s'imaginer.

[Anthony Larose]

Le médecin avait entamé sa marche vers la sortie de l'obscurité, lorsque les mots de la jeune Khaldun le ramena vers elle. Il n'avait dans un premier temps pas compris le sens des mots. Mais lorsque l'on parle de physique ou non, les choix se restreignaient dangereusement.

Éridan la fixait outrageusement. Craintif, mais aussi fâché, il lança:

- De quoi est-ce que vous... ce n'est pas poss... Qui t'as dit ça?

Même les gens de l'École ne sont pas sensé savoir tout, se pourrait-il que d'autres sachent? Pouvons-nous réellement n'avoir aucun secret?

[Sissi]

Malgré son visage neutre, Androméda ne put s'empêche de ressentir une certaine déception. Elle s'était imaginé tellement de choix, pour ne recevoir qu'une question en guise de réponse.

- Cela n'a pas d'importance... Je n'ai pas l'intention de dénoncer qui que ce soit à partir de ma cage... Soyez tranquille, je voulais simplement savoir... simplement pour moi-même.

La sealig avait gardé les yeux clos et avait baissé la voix. Elle n'insista pas non plus pour avoir plus de réponses, elle connaissait certains dangers. Et puis, maintenant, cela importait encore moins qu'avant, après tout.

[Anthony Larose]

Le médecin réalisa rapidement son erreur. Il avait confirmé ce qui ne devait jamais l'être. Il repensa à une lointaine menace, qui commença à l'inquiéter. Des gens savaient. Sans plus attendre, il quitta l'endroit. La seule chose que l'on pouvait entendre de la part du veilleur, c'était son habituel tic de stress intense :

- Tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac...

Le tic tac se poursuivit jusqu'à-ce qu'il fut trop loin pour être entendu.

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